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BARACK Hussein Obama et son radar-qui-ne-voyait-pas-Daesh

Il va sans dire qu’on prépare avec zèle et ardeur, dans la presse-Système, l’éloge sacrée et extatique du “legs du président Obama”, par contraste avec le regard méprisant sinon menaçant porté sur la prestation de serment du président Trump le 20 janvier prochain. CNN est bien placé dans cette compétition, avec son émission The Legacy of Barak Obama, qui est passée dans la soirée d’hier. Auparavant, quelques extraits en avaient été publiés, et notamment celui-ci rapporté par Breitbart.News :

« During an interview set to air on Wednesday’s CNN special, “The Legacy of Barack Obama,” an excerpt of which was aired on Wednesday’s “New Day,” President Obama answered a question on whether the rise of ISIS surprised him by saying that “The ability of ISIL to initiate major land offensives, that was not on my intelligence radar screen.” »

Cette observation concerne les capacités de l’État Islamique aussi bien que l’État Islamique lui-même qu’Obama n’a pas vu venir. (État Islamique, EI, ISIS pour les US, un des multiples masques de Daesh, lui-même masque des autres.) Cela ressemblerait à un aveu d’humilité  rajoutant encore à la gloire de l’homme par ailleurs infaillible, mais c’est plutôt une semi-accusation éventuellement venimeuse revenant implicitement mais essentiellement à mettre en cause le renseignement US et nullement BHO lui-même par lui-même. (La belle expression “on my intelligence radar screen” signifie rien de moins que l’affirmation que les fautifs sont les services adéquats qui ne lui ont pas fourni le renseignement nécessaire, eux qui alimentent ce “radar” du président.)

Il s’agit d’une interprétation outrageusement faussaire et mensongère, – qu’Obama l’ignore ou pas selon ce qu’il sait de ce qu’on fit autour de lui et en son nom. Cela met bien entendu d’autant mieux en lumière les diverses interventions du général Flynn qui commandait la DIA de 2012 à 2014 et qui avait tenté vainement de percer la “narrative impénétrable” que la Maison-Blanche d’Obama opposait à tous ses renseignements, c’est-à-dire à tous les renseignements venant des “services” et ne correspondant pas à la narrative que la garnison, que la cuirasse de communication autour de BHO opposait à toute intrusion dans le domaine sacrée, dans le palais interdit aux non-initiés. Flynn avertissait dès 2012 de la probable constitution d’une entité type-EI, avec des capacités opérationnelles considérables grâce aux aides financières, matérielles et humaines des USA et de leurs alliés.

Nous faisons ici quelques rappels des aventures de Flynn face à la forteresse, pont-levis levé, qui protégeait Obama. Au départ des révélations de Flynn, il y avait eu l’interview de Aljazeera de fin juillet 2015, et que, outre Sa Majesté Obama, la presse-Système ignora absolument et superbement et n’a quasiment jamais relevée depuis. (« L’interview, très longue (47 minutes) est visible sur YouTube, à la date du 31 juillet 2015. Nous serions bien en peine d’expliquer pourquoi les commentaires les plus intéressants apparaissent dans la période actuelle, dix jours plus tard, sinon par l’habituelle circonstance qui fait que la presse-Système préfère ne pas donner une trop forte publicité [pas de publicité du tout] à des déclarations mettant en cause le Système sur des points de très forte polémique. ») Le passage le plus intéressant de l’interview, sous le regard ahuri et un peu inquiet de l’interviewer Mehdi Hasan qui n’en attendait manifestement pas tant (après tout, Flynn mettait également implicitement en cause le Qatar, soutien de tous les terroristes islamiques possibles et propriétaire d’Aljazeera), était ainsi composé à partir de la transcription de RealClairPolitic (le 10 août 2015), qui reprenait l’entièreté du document d’Aljazeera où Mehdi Hasan interroge Flynn :

Hasan : «You are basically saying that even in government at the time you knew these groups were around, you saw this analysis, and you were arguing against it, but who wasn’t listening?»

Flynn : «I think the administration.»

Hasan : «So the administration turned a blind eye to your analysis?»

Hasan : «I don’t know that they turned a blind eye, I think it was a decision. I think it was a willful decision.»

Hasan : «A willful decision to support an insurgency that had Salafists, Al Qaeda and the Muslim Brotherhood?»

Hasan : «It was a willful decision to do what they’re doing.»

Ce même texte du 12 août 2015 précisait que d’autres documents de la DIA “déclassifiés” de 2012 annonçaient la formation de l’IS avec ses capacités qui ne figurèrent pas sur l’intelligence radar screen du président. Le cas de Flynn est important surtout parce qu’il intervint personnellement et à plusieurs reprises pour faire parvenir ses notes sur cette affaire au président Obama en personne (il ne le rencontra jamais), et qu’il trouva le pont-levis éternellement levé.

« … Aussi, le véritable intérêt de l’intervention du Général Flynn est sans aucun doute de détailler le comportement de l’administration par rapport aux informations et aux analyses que la DIA lui faisait parvenir. Il apparaît que l’administration était toute entière braquée sur un seul but, d’ailleurs comme la plupart des pays alliés du bloc BAO engagés dans la crise syrienne, qui était la liquidation du régime syrien, et plus précisément la liquidation d’Assad. Il ne s’agit même pas d’un but stratégique ou de tout autre type, mais d’une décision suivant des actes de communication massifs (on le vit notamment aux diverses et grotesques performances de notre ministre français des affaires étrangères), impliquant une sorte de vendetta à partir d’une logique relevant toute entière de ce que nous avons nommé depuis déterminisme-narrativiste. Flynn indique bien qu’il n’y avait aucun plan stratégique, aucun “complot” d’aucune sorte, devant une perspective que la DIA annonçait, sans grand mérite d’ailleurs, comme évidemment catastrophique. La communication primait tout, et la communication c’était le président Obama ayant publiquement et personnellement dénoncé Assad, parfois dans des termes s’apparentant justement à une situation de vendetta de la part d’un gangster, et donc il fallait tout faire pour “avoir la peau” d’Assad. »

C’est le 21 décembre 2015, dans un long article de Seymour Hersh, que l’“affaire Flynn” reçut quelques développements et précisions supplémentaires, et qu’apparut notamment l’expression immortelle de “narrative impénétrable”. On voit bien que cette bataille entre Obama & les siens d’une part, et les échos inopportuns de la vérité-de-situation d’autre part, se livra toute entière sur le terrain du système de la communication, une fois encore confirmé comme champ de bataille essentiel sinon exclusif de notre époque. L’épisode met en évidence qu’il ne s’agit pas simplement de négligences ou d’insuffisance, mais de volonté délibérée, de complète conscience de l’enjeu, de détermination de la destruction de l’“ennemi” sous la forme des informations qu’il voulait transmettre. Il s’agit bien d’une bataille où il est question de destruction (et d’un départ anticipé de Flynn, en 2014, un an avant son terme, pour une conduite que l’équipe Obama devait considérer comme une insubordination, sinon une trahison).

« L’on apprend [dans l’article de Hersh], sans trop de surprise, que le départ de Flynn en 2014 […] constituait une forme de “purge” contre cet officier général un peu trop insistant pour tenter de faire franchir à ses informations sur la folie de la non-politique syrienne US cette “narrative impénétrable” érigée comme une bulle à l’épreuve de toutes les vérités-de-situation autour de Sa-Grandeur BHO. […] Hersh cite Pat Lang (ancien de la DIA, éditeur du site Sic Semper Tyrannis [SST]) et Flynn lui-même, – personnage au langage significatif et imagé comme cela nous convient puisqu’en arrivant à la DIA, il était décidé à tenter de réformer profondément cette agence, et non pas “simplement de déplacer les fauteuils sur le pont du Titanic…” Belle image et salut au général Flynn.

» “Flynn déclencha la colère de la Maison-Blanche en insistant pour leur communiquer la vérité à propos de la Syrie”, dit Patrick Lang… […] “Il pensait que la vérité était le meilleur argument possible et ils se sont débarrassés de lui. Mais il ne se taira pas.” Flynn me dit [à Hersh] que ses problèmes allaient bien au-delà de la Syrie. “Je voulais tout changer à la DIA, – et pas seulement déplacer les fauteuils sur le pont du Titanic. C’étaient des réformes radicales. Je sentais bien que la direction civile ne voulait pas qu’on lui dise la vérité. J’ai souffert à cause de ça mais tout va bien pour moi…” »

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