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Trouble identitaire: « Un Israélien sur trois émigrerait s’il en avait la possibilité »

Une enquête récente montre qu’ils sont 36% parmi les « laïcs »  à vouloir quitter le territoire et seulement 7% si l’on s’adresse aux juifs orthodoxes.  Seulement 44% des personnes sondées se revendiquent comme Israéliens avant tout tandis que les orthodoxes se considèrent comme juifs en premier lieu pour 90% d’entre eux.

La perception de son identité d’Israélien est perturbée pour les citoyens juifs de l’entité sioniste, (les Palestiniens de 1948, c’est-à-dire les Palestiniens qui sont restés résidants de ce qui est devenu Israël en 1948, ne sont pas consultés ici) leur rapport à la terre, à l’Etat et au ‘peuple’.  Près de 70 ans après la proclamation de sa création, Israël n’est plus le pays des pionniers sionistes qui prétendaient refleurir le désert et renouer avec un passé inventé. En effet, des Israéliens de la seconde et troisième génération sont en train de découvrir que le ‘peuple’ juif est une fabrication idéologique, d’abord des judéophobes puis des sionistes. Le forçage mystificateur qui prétendait l’existence d’une origine commune au juif Berbère du Tafilalet et au Polonais issu d’une migration khazare n’a pas réussi à maintenir le mythe plus d’une cinquantaine d’années. Bien sûr aucune exploration génétique n’est venue donner consistance à la légende d’une diaspora partie en exil et ayant essaimé depuis la destruction d’un Temple.  Le prosélytisme des commerçants palestiniens a converti des Kabyles, des Yéménites, des Ethiopiens, des Provençaux et des Siciliens avant que le christianisme n’ait pris le relais de la propagation du monothéisme, appuyé après trois siècles par la puissance impériale de Constantinople. Les communautés juives invitées à rejoindre le « pays de tous les juifs » ont dès lors renoncé à leur culture propre et leur langue. Cette rupture fut une vraie violence symbolique. La blessure a été d’autant plus vive pour les Arabes du Maghreb et du Moyen Orient qu’ils furent, à leur arrivée, relégués dans des banlieues inhospitalières ou dans les villes du désert du Neguev et considérés de statut inférieur aux Européens, vrais porteurs du projet sioniste et fondateurs de l’Etat.

L’apprentissage d’une langue artificiellement élaborée « en laboratoire », assemblage d’hébreu liturgique, d’araméen, de yiddish, d’arabe et de flexions slaves, puis le passage par le service militaire, c’est-à-dire parfaire le vol des terres palestiniennes, devait souder l’assemblage hétérogène. La fraternité des armes acquise en massacrant et/ou humiliant des innocents au nom d’une auto-victimisation récupérée post factum induit des troubles comportementaux et des addictions aux drogues psychotropes à toutes les époques et sous toutes les latitudes même chez les soldats les plus aguerris.

Preuve si besoin que la création d’une nation ne se décrète pas.

Reste le ciment de l’antisémitisme.

Il est réel chez certains qui tiennent les adeptes de la confession juive pour une race différente, maudite ou supérieure. Mais alors, il ne fait plus courir les risques de discrimination ou de pogroms subi par les Juifs aux siècles derniers.  Il est le plus souvent supposé, voire créé de toutes pièces.

Inculqué dès les premières classes en même temps que l’Arabe (l’appellation du Palestinien par son nom est prohibée) est désigné comme l’ennemi et le sauvage, le petit citoyen apprend qu’il est la victime éternelle, puisque qu’il est l’Elu de Dieu.  Sans aller à déployer la longue liste des attentats sous faux drapeaux organisés pour encourager l’arrivée de Juifs en Israël, ou pour justifier la répression des Palestiniens, régulièrement on apprend que des Juifs inventent des actes d’antisémitisme.

Une centaine de fausses alertes à la bombe ont été recensés cette année 2016 aux Usa contre des centres ou des écoles juives. Un journaliste juif a été arrêté le mois dernier aux Usa, il a été l’auteur d’au moins 8 alertes à la bombe. Un jeune homme d’une vingtaine d’années d’origine américaine vient d’être arrêté à Ashkelon après investigation du FBI, il est responsable d’au moins deux alertes sur deux vols en partance de l’aéroport JFK. L’administration Trump a tenu à ce qu’il soit mis hors d’état de nuire et a dépêché plusieurs officiers du FBI qui a pu mettre à son actif plus d’une centaine de fausses dénonciations en deux ans. Le père du prévenu a lui aussi fait l’objet d’une inculpation pour les mêmes motifs que son fils. Andrew King, un juif de 54 ans, a été arrêté le 21 mars au nord de New York pour dénonciation mensongère d’une agression antisémite. Il peinturlure des croix gammées devant son domicile et alerte la police de son comté. En 2009, le rabbin Gabriel Farhi se porte un petit coup de canif et entaille légèrement son bras. Il décrit à la police un mystérieux agresseur qui lui aurait fait une petite estafilade tout en criant « Allah ou Akbar » au sein de sa synagogue. L’affaire avait fait beaucoup de bruit car la police française avait fait savoir en haut-lieu la nécessité d’une grande prudence de la part des politiques avant de se ridiculiser dans leurs condamnations solennelles ‘ des sombres heures et du ventre encore fécond’ quand trop souvent les actes s’avèrent être des auto-agressions. Peu d’années après, le rabbin Daniel Farhi père de Gabriel est inculpé d’agressions sexuelles sur mineures. Daniel Farhi a institué le rituel de la lecture des noms de tous les déportés juifs de France chaque année.

Troubles mentaux : un humain sur trois au cours de sa vie

On estime en 2011 que plus de 80 millions d’hommes et de femmes de la population européenne est atteinte, ou le sera, au cours de leur vie par des problèmes psychiatriques, soit 38%. Un travail déjà ancien, 1995, semble indiquer que les troubles mentaux sont répartis uniformément selon les pays, les classes sociales, riches ou pauvres. On assiste à une très forte prévalence qui classe cette pathologie au troisième rang des maladies les plus fréquentes avec un impact économique considérable. En 2020, elles seront la première cause d’invalidité dans le monde.

Les mythologies mal agencées et défectueuses qui viennent structurer une certaine image de soi peuvent jouer le rôle de cofacteurs ou de circonstances déclenchant un trouble de l’identité superposé à une mauvaise perception de l’identité nationale. Pour peu que s’y adjoignent les perturbations liées aux déracinements dus aux exils et mouvements migratoires, pauvreté et guerres, le risque de l’expression d’une atteinte mentale s’accroît. Une dissonance cognitive est majorée par une instabilité de l’environnement et à l’inéluctable sentiment de perte accompagnant les départs et de mésestime de soi.

Guerres et migrations sont anxiogènes

Les sociétés qui accueillent les migrants peuvent souffrir d’un déséquilibre de la représentation d’elles-mêmes quand les afflux sont massifs. Il y aurait toute une psychopathologie sociale à développer si elle n’était vaine dans les zones de déplacements de population importants comme actuellement dans l’Orient arabe depuis 1948 en raison de la greffe sioniste et 1991 depuis la décision des Usa de rayer l’Irak de la carte du monde.

Plus de 5 millions de Palestiniens sont des réfugiés et descendants de réfugiés, les derniers chiffres pointés par l’UNRWA les estiment à 5 428 712. Le Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies estime, à la date de février 2017, à près de 6 millions le nombre de déplacés internes en Syrie et près de 5 millions le nombre de Syriens réfugiés dans les pays voisins. En Irak, on dénombre à 4 millions les déplacés internes et ils sont près de 200 000 à avoir quitté Mossoul surtout depuis janvier 2017. Près de 245 000 Irakiens sont enregistrés dans les pays voisins, principalement en Turquie. Près de 10 millions d’Irakiens ont besoin d’assistance humanitaire.

La quasi-totalité des Israéliens juifs est exogène, près de 6 millions. Immigration et guerre permanente sont des conditions qui favoriseraient une surexpression de troubles mentaux conséquente.

La folie de la création du chaos

L’idéologie néoconservatrice, servie et mise en œuvre par des intellectuels autrefois de gauche et défroqués est le symptôme d’un désordre mental certain. Ces ex-apôtres d’une révolution mondiale et permanente sinon rien, ont été pris d’une mélancolie délirante quand les lendemains qui chantent se sont mis à sonner faux. La contamination des appareils de pouvoir communiste dans les pays du socialisme réel par l’illusion du bien-être que la société de consommation de masse a construite en Occident a précipité l’échec d’une société sans classe à l’Est. Ils ont prêché alors pour l’expansion du modèle qui prévaut dans le centre occidental. Ils ont oublié que ce modèle mûri pendant deux siècles doit son existence à une machinerie qui exclue la périphérie et sécrète sa propre périphérie en son sein. A mesure de sa dilatation, le centre se rétrécit, fonction de la concentration extrême du capital, pour tendre à devenir un point virtuel.

Un André Glucksmann a écrit et fait diffuser l’idée que toute révolution est par essence totalitaire, donc condamnable. Tout changement social radical émanant d’une conscience collective est récusé parce qu’il implique une contre-violence et une répression en réponse à celles des structures actuelles. Il ne reste alors plus qu’à organiser une violence déstructurant l’ordre de l’intérieur du pouvoir en place et laisser le chaos, c’est à dire l’atomisation totale et l’anomie générer un nouvel ordre politique.

Ils ne croient pas au progrès social mais se réfèrent à une Tradition factice, celles de valeurs ‘républicaines’ ou ‘démocratiques’. On sait au moins depuis Platon la fausseté des opinions qui s’affrontent sans dialoguer dans un régime où la majorité s’exprime, captive des discours sophistes. Ces valeurs quand elles se font heurter d’un doigt qui les sonde répondent qu’elles sont un vide abyssal. Le deuxième volet de leur légitimité, ils le puisent dans un sionisme qui est une falsification « djihadiste » d’une Tradition judaïque réinventée sous les traits d’un colonialisme le plus vulgaire. L’Indien d’Amérique de cette conquête à l’Est est remplacé par le ‘bon Palestinien est un Arabe mort.’

C’est alors que se tourmente la mère des nations modernes européennes à propos de son identité nationale, que surgit un ministère de l’identité nationale destiné à montrer la concurrence déloyale des cultures importées. Sans jamais nommer la pathologie majeure qui l’a mitée, l’américanisation à marches forcées depuis 1945. Puis sont nés les ministères de la Vérité qui vont punir toute parole non conforme, aboutissant à la confection d’un totalitarisme de la pensée, plus prégnant que celui initialement combattu car étendu à la planète.

S’apercevoir qu’une main plus que visible par le biais de Psy-Op, autrement dit manipulations mentales à l’échelle de sociétés, et d’officines prêchant la Liberté pour la culture c’est sans nul doute verser dans le complotisme paranoïaque.

Le chaos généralisé transposé au mental

Le présent indépassable, assujetti de plus à la loi du TINA, le ‘there is no alternative’, abolit l’histoire, la filiation, la généalogie. Il enferme dans la recherche du plaisir immédiat et sans entraves. Piètre jouissance que de ressentir le manque de la marchandise à venir. Pas de passé, (pas de culture française pour un candidat à la présidence de la France et destruction assidue des monuments des pays du Moyen Orient) sinon de pacotille et fantasmé, pas d’espace pour un en-soi, l’étant est un pure surface réceptacle d’injonctions pour un paraître, pas de liens entre les êtres réduits à de purs instants juxtaposés, voilà dressée une matrice pour la schizophrénie.

La surveillance extensive des comportements que n’a pu rêver l’Eglise avec ses confessionnaux est permise par une science réduite au technologisme, aux outils sitôt sur le marché que déjà obsolètes. Elle permet juste d’apprécier l’orthodoxie de ces comportements largement induits par une éducation « nationale » sans cesse réajustée et une propagande de tous les instants. Contrôle de la pensée et surveillance permanente ne sont-ils pas les deux maîtres symptômes du délire paranoïaque ? Les appareils domestiques, le téléviseur et le téléphone deviennent hostiles car ils transmettent faits et gestes à des centres qui les analysent et les stockent.

3 milliards de pervers  est le titre d’une encyclopédie des homosexualités parue en 1973. Y avaient collaboré entre autres Guy Hocquenghem, Jean Genêt, Gilles Deleuze, Felix Guattari et Michel Foucault, soit le chapelet d’intellectuels qui ont initié le libertarisme libertaire sociétal. Elle prétendait faire l’inventaire des comportements homosexuels affirmés comme subversifs vis-à-vis de l’ordre bourgeois dominant. Quarante après, l’homosexualité, étalée au grand jour, revendique un statut de normalité et se range dans les conformismes admis. Une orientation sexuelle ne pouvait être un ferment de transformation sociale.

Nous sommes maintenant 7 milliards de schizophrènes et de paranoïaques.

DDE

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